Crédit de trésorerie : Accès encore limité ?
Dernière modificationjanv. 2020 Lecture : 2 minutes
Le niveau de trésorerie d’une entreprise et son évolution dépendent de différents éléments internes de gestion mais aussi et surtout d’éléments externes, dont les impacts peuvent aller jusqu’à mettre en péril sa pérennité. Parmi ces facteurs, force est de constater le poids que représentent le difficile accès d’un certain nombre d’entreprises aux crédits de trésorerie bancaire ainsi que les retards de paiement clients.
Pour leurs besoins d’exploitation, trop d’entreprises recourent encore à l'autofinancement, ce qui n’est pas sans risque pour l’équilibre de leur trésorerie. Un choix qu’elles font parfois par dépit, dès lors que leurs partenaires bancaires ne leur octroient pas les lignes de crédits de trésorerie dont elles ont besoin pour financer le fonctionnement de leur activité.
Jérôme Mandrillon, Président d’honneur de l’AFDCC et Délégué Général des Assises des Délais des Paiement, explique cette fragilité par plusieurs raisons :
« En premier lieu leur structure capitalistique, particulièrement faible par rapport à celle de leurs voisines européennes. En effet, en France, un euro au capital suffit à créer une entreprise ! Or, une entreprise qui ne dispose pas de capitaux propres suffisants par rapport à son passif aura difficilement accès aux crédits bancaires et sera alors tentée de puiser dans le crédit inter-entreprise (à savoir, allonger leurs délais de paiement fournisseur) pour financer son besoin de roulement. Une pratique dont elles sont pourtant les premières à subir les conséquences et qui pèse également sur leur trésorerie, dès lors que ce sont leurs propres clients qui tirent sur les délais de règlement de leurs factures. D’autant que les causes invoquées à ces retards de paiement ne sont pas toujours justifiées et parfois même évitables lorsque le litige est administratif, technique ou commercial. Face à ces enjeux et afin d’améliorer voir de renforcer leur trésorerie, les TPE et PME ont tout intérêt à se pencher sur la gestion de leur poste client. Une meilleure maîtrise du poste client leur permettrait en effet de mieux prévenir les éventuels risques de faillite ou de retards de paiement de leurs partenaires commerciaux et, in fine, d’accélérer leurs rentrées de cash. »
Si selon la Banque de France, les grandes entreprises et les ETI accèdent généralement facilement aux crédits de trésoreries des banques, ce n’est pas toujours le cas pour les PME et les TPE. Au troisième trimestre 2018, seules 65% des TPE ont ainsi obtenu satisfaction en la matière, contre 73 % au deuxième trimestre.
« Certes les banques prêtent, cependant les crédits accordés ne portent pas systématiquement sur l’ensemble des lignes demandées. D’autre part elles sont encore trop réticentes à prêter aux entreprises sur des problématiques de trésorerie. », constate Thierry Millon, Directeur des Etudes Altares-D&B.
Denis Le Bossé, Président du Cabinet Arc explique pour sa part que, « Dès lors qu’elles ne sont pas suivies par les établissements bancaires, ces entreprises, pour préserver leur niveau de trésorerie, auront alors tendance à allonger leurs délais de paiement fournisseurs. »
Selon le dernier Baromètre Cabinet Arc/IFOP, 28 % des TPE et PME allongeaient ainsi en 2018 leurs délais de paiement fournisseurs pour répondre à leurs besoins en trésorerie.
« Une stratégie qui n’est pas sans conséquence sur les trésoreries, un tiers des défaillances d’entreprise étant en effet dues à des retards de paiement. », poursuit Thierry Millon.
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