Les différents types de fraude dans l’entreprise
Dernière modificationjuin 2024 Lecture : 4 minutes
La fraude dans l’entreprise
Il convient de distinguer trois types de fraudes : les fraudes commises par des personnes ou organisations extérieures à l’entreprise, la fraude fiscale, et ce que l’on appelle la « fraude interne ». Nous commencerons par évoquer la fraude extérieure et la fraude fiscale avant de nous intéresser à la fraude interne, un fléau qui concerne beaucoup d’entreprises.
La fraude « externe »
Dans ce type de pratique malhonnête, c’est l’usurpation d’identité qui est le plus souvent utilisée. Son usage a malheureusement évolué, en raison de nouvelles techniques comme l’intelligence artificielle et les logiciels qui permettent d’imiter une voix. Grâce à ces « nouvelles technologies », les fraudeurs sont souvent plus crédibles et rencontrent des succès plus fréquents.
La pandémie actuelle n’a fait que les renforcer, en particulier dans les PME , d’autant plus qu’ils agissent de préférence à des moments où les entreprises sont fragilisées, avec un personnel parfois quelque peu désorganisé, en raison par exemple du télétravail. Ces malfaiteurs profitent bien sûr de toutes les failles possibles, surtout si le système informatique de l’entreprise est peu ou mal protégé, ce qui est relativement fréquent. On peut citer quelques exemples assez répandus : vols d’identifiants, de mots de passe, arnaques à la livraison ou même détournements de fonds.
Selon le baromètre Euler Hermes / DFCG 2020, l’usurpation d’identité reste la technique préférée des fraudeurs, qui se font passer pour des fournisseurs, ou même pour un dirigeant de société, sans oublier d’autres types d’usurpations d’identité : banques, avocats, commissaires aux comptes, sans oublier la fraude au faux client. Sur le plan plus strictement informatique, on note beaucoup d’intrusions dans les systèmes d’information, souvent sous la forme de « rançongiciels », ou alors pour mettre en place les préparatifs d’une fraude ultérieure.
La fraude fiscale
Selon Justine Weyl, journaliste économique de France 2, elle représenterait « entre 80 et 100 milliards d'euros ». Elle estime qu’elle équivaut à « environ l'équivalent du déficit budgétaire de cette année [2019] ». Mais la lutte contre la fraude fiscale s'intensifie, et la Cour des Comptes s’intéresse de près à la question.
Les entreprises sont en premier lieu concernées, en raison « notamment de la fraude à la TVA », ajoute Justine Weyl, qui précise que cette fraude représente « 80% des dossiers transmis à la justice ». Fait aggravant, « la Commission européenne estime qu'elle représente 9 milliards d'euros de manque à gagner pour l'État français ».
Autre sujet d’inquiétude sérieux pour les pouvoirs publics : les montages financiers destinés à échapper au fisc, souvent complexes et contre lesquels il est très difficile d’agir.
La fraude interne
L’un des exemples les plus souvent cités est l’abus de biens sociaux : lorsqu’un dirigeant d’entreprise utilise sciemment les biens, le crédit ou les pouvoirs de la société à des fins personnelles. Mais la fraude interne peut se présenter sous bien d’autres formes.
Les fraudes internes sont des tromperies intentionnelles de la part de membres de l’entreprise, dans le but de soutirer des fonds. Ces pratiques concernent toutes sortes d’entreprises, au premier rang desquelles les PME. Bien entendu, c’est le rôle des directions administratives et financières de veiller à éradiquer le problème, tout d’abord en sensibilisant et en formant les collaborateurs de l’entreprise.
Ces fraudes internes provoquent chaque année une perte évaluée à au moins 5 % du C.A. des entreprises, dans tous les secteurs d’activité.
On a constaté que les PME étaient les victimes les plus fréquentes de ces actes malveillants ; en effet, leurs pertes représenteraient environ le double de celles subies par les autres entreprises. Cependant, les grandes entreprises sont elles aussi concernées, et les conséquences sont graves. La fraude interne nuit en tout cas à la réputation de l’entreprise, quelle que soit sa taille, et exerce une influence néfaste sur les relations de travail.
Différents types de fraude interne
La fraude interne englobe diverses pratiques :
les faits de corruption
la divulgation d’informations fausses pour tromper un interlocuteur
la divulgation d’informations confidentielles à des tiers
les détournements d’actifs
les fraudes aux notes de frais
Le fait de générer des irrégularités dans la documentation
le vol et l’extorsion.
Il existe également d’autres fraudes dont les entreprises sont fréquemment victimes. En voici quelques exemples :
La fraude à l’achat. Cela peut arriver lorsqu’un responsable des achats crée un faux fournisseur auquel il va commander des biens ou services tout aussi imaginaires. Il va alors créer de fausses factures, voire même créer une entreprise « fournisseuse » de la sienne, à qui il facturera les biens ou services à un prix supérieur à celui du marché. Autre possibilité : s’entendre avec une entreprise tierce en échange de dessous-de-table.
La fraude à la vente. Le responsable de la comptabilité peut détourner les chèques des clients et créer, pour encaisser les règlements, une entreprise au nom presque identique à celui de son entreprise. Ce sera d’autant plus facile s’il est également responsable des relances des impayés.
La fraude en caisse. C’est le cas si le caissier ou la caissière d’un commerce prélève une partie des espèces de la caisse en omettant par exemple d’enregistrer la vente.
La fraude aux stocks. C’est ce qui arrive lorsque des employés de l’entreprise volent régulièrement et aussi discrètement que possible les produits de l'entreprise, qu’ils revendent ensuite pour leur propre profit. Il en résultera des écarts d'inventaire, mais il est souvent difficile pour une entreprise d’identifier précisément les coupables.
La fraude à la paye. Il s’agit notamment de pratiques comme la falsification des feuilles de temps, l’émission de primes frauduleuses ou le paiement d’employés imaginaires.
Comment prévenir la fraude ?
Tout d’abord, la direction de l’entreprise doit prendre le problème au sérieux, à la fois pour prévenir et éventuellement pour réprimer.
Il est essentiel de procéder à des initiatives de formation et de sensibilisation des collaborateurs afin que chacun comprenne les risques et soit en mesure de repérer les fraudes possibles.
Il est préférable de bien diviser les tâches afin d’éviter qu’un même collaborateur soit chargé à la fois d’un rôle opérationnel et d’un rôle de contrôle, comme par exemple pour les stocks.
Pour les postes pouvant représenter un risque réel de fraude, il est conseillé d’effectuer une rotation du personnel.
Des appels d’offre doivent être intégrés aux procédures d’achat.
Il faut veiller à bien vérifier toutes les opérations, y compris celles effectuées en-dessous des seuils de contrôle habituels.
Il peut être utile, dans certains cas, de restreindre l’accès du personnel à certains outils ou logiciels. Découvrez comment GoCardless peut vous aider vos paiements ad hoc ou récurrents
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